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Les organismes humanitaires canadiens dénoncent la famine
Les organismes humanitaires canadiens dénoncent la famine

La Presse

time01-08-2025

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Les organismes humanitaires canadiens dénoncent la famine

Des enfants palestiniens partagent un bol de soupe aux lentilles obtenu auprès d'un point de distribution alimentaire à Gaza, le 1 er août 2025. (Toronto) Les organismes d'aide humanitaire canadiens dénoncent la malnutrition et la famine qui sévissent parmi les enfants de la bande de Gaza, ainsi que parmi les travailleurs humanitaires qui tentent de les aider. Cassandra Szklarski La Presse Canadienne Le président-directeur général de Save the Children, basé à Toronto, affirme que ses cliniques sont saturées par 200 à 300 personnes qui arrivent chaque jour. Danny Glenwright affirme que le nombre d'enfants souffrant de malnutrition aiguë a décuplé au cours des deux derniers mois, et que même le personnel des cliniques amène ses enfants pour obtenir de l'aide. Ces propos sont partagés par la directrice générale de Médecins sans frontières Canada, Sana Beg, qui ajoute que les membres de son organisation ont dû donner leur propre sang en raison de la pénurie de sang. Médecins sans frontières salue la récente dénonciation par le Canada du gouvernement israélien pour son incapacité à prévenir la crise humanitaire, mais appelle également à des actions concrètes. Danny Glenwright, de Save the Children, affirme que les Canadiens ordinaires peuvent apporter leur aide en exhortant leur député local à demander au Canada d'exiger un cessez-le-feu définitif et l'ouverture de toutes les frontières aux camions d'aide transportant de la nourriture et des fournitures médicales, dont le besoin est criant. Des experts internationaux ont averti qu'un « scénario catastrophe de famine » se joue à Gaza, où l'offensive militaire israélienne contre le Hamas a rendu presque impossible l'acheminement sécuritaire de nourriture aux personnes affamées. Les Canadiens devraient être bouleversés par cette crise, a insisté M. Glenwright vendredi, la qualifiant de « profond échec moral, politique et juridique ». « Il n'y a de nourriture nulle part ailleurs à Gaza et les rares réserves dont nous disposons s'épuisent, a souligné le PDG de Save the Children, dont l'agence possède une clinique à Khan Younès et une à Deir el-Balah. Les camions immobilisés à la frontière – des milliers transportant ces fournitures vitales – ne sont pas autorisés à entrer en quantité suffisante. Et c'est une catastrophe. » Plusieurs organismes d'aide humanitaire ont détaillé l'effondrement quasi total du système humanitaire lors d'une conférence de presse, mardi, à Londres, à laquelle participaient des membres d'Oxfam, de War Child Alliance, de Save the Children International in Gaza et du Réseau des organisations non gouvernementales palestiniennes. Le premier ministre Mark Carney a accusé jeudi le gouvernement israélien de violer le droit international en refusant l'aide, alors qu'il contrôle la distribution de l'aide, et a appelé toutes les parties à négocier un cessez-le-feu immédiat. Danny Glenwright a suggéré que le Canada pourrait faire beaucoup plus sur le plan diplomatique et économique, soulignant la forte mobilisation du pays pour aider l'Ukraine. « L'incapacité de notre gouvernement à faire plus est une honte pour nous tous, a lâché l'humanitaire. Les Canadiens peuvent faire pression sur leur gouvernement : appelez votre député et dites-lui que vous souhaitez que les candidats en fassent beaucoup plus. » Avec des informations de l'Associated Press

Une « famine de masse » se propage à Gaza, alertent une centaine d'ONG
Une « famine de masse » se propage à Gaza, alertent une centaine d'ONG

Le Parisien

time23-07-2025

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Une « famine de masse » se propage à Gaza, alertent une centaine d'ONG

La situation humanitaire est au-delà de l'urgence dans la bande de Gaza. Plus d'une centaine d'organisations humanitaires avertissent ce mercredi qu'une « famine de masse » se propage dans cette enclave dévastée par la guerre . Israël fait face à une pression internationale croissante concernant Gaza. Il a très partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé début mars et qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres biens de première nécessité. Mardi, un hôpital de Gaza a cependant affirmé que 21 enfants sont morts de malnutrition ou de faim en 72 heures dans le territoire assiégé, ravagé par plus de 21 mois de guerre, déclenchée par une attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. « Alors qu'une famine de masse se propage dans la bande de Gaza, nos collègues et les personnes que nous aidons dépérissent », indiquent des ONG (organisations non gouvernementales), dont Médecins sans frontières, plusieurs branches de Médecins du monde et Caritas, Amnesty international, ou encore Oxfam international. Elles appellent à un cessez-le-feu immédiat, à l'ouverture de tous les points de passage terrestres et à la libre circulation de l'aide humanitaire. Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU (Organisation des Nations unies) a accusé l'armée israélienne d'avoir tué à Gaza depuis fin mai plus de 1000 personnes qui cherchaient à obtenir de l'aide humanitaire, dont la grande majorité près de centres de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Cette organisation soutenue par les États-Unis et Israël organise des distributions alimentaires et son financement est opaque. Israël accuse de son côté le mouvement islamiste Hamas d'exploiter la souffrance des civils, notamment en volant la nourriture distribuée pour la revendre à des prix exorbitants ou en tirant sur les personnes qui attendent l'aide. La GHF fait elle aussi porter la responsabilité de la situation humanitaire sur le Hamas. Les autorités israéliennes affirment régulièrement laisser passer des quantités importantes d'aide, mais les ONG dénoncent de nombreuses restrictions. « Juste à l'extérieur de Gaza, et même à l'intérieur, dans des entrepôts, des tonnes de nourriture, d'eau potable, de fournitures médicales, de matériel d'hébergement et de carburant restent inutilisées, les organisations humanitaires étant empêchées d'y accéder ou de les livrer », indiquent les organisations humanitaires. Mardi, le patron de l'ONU, Antonio Guterres a parlé d'« horreur » pour décrire la situation, « avec un niveau de mort et de destruction sans équivalent dans l'histoire récente ». « La malnutrition explose. La famine frappe à toutes les portes. » À l'hôpital Nasser (sud de Gaza), des images de l'AFP (Agence France presse) ont montré des parents pleurant sur la dépouille de leur fils de 14 ans, Abdel Jawad al-Ghalban, mort de faim, dont le corps squelettique venait d'être enveloppé dans un sac mortuaire blanc. Dans ce contexte, l'émissaire américain Steve Witkoff se rend cette semaine pour une destination européenne non dévoilée, selon des responsables américains sous couvert d'anonymat, qui ont précisé qu'il pourrait se rendre ensuite au Moyen-Orient. Selon la porte-parole du département d'État, le ministère américain des Affaires étrangères, son objectif est de parvenir à « un nouveau cessez-le-feu, ainsi qu'à un corridor humanitaire pour l'acheminement de l'aide ». Après plus de 21 mois de guerre, Israël continue de bombarder au quotidien le territoire situé à sa frontière sud et où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël, a pris le pouvoir en 2007. Les dernières négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'une trêve n'ont pas enregistré de progrès. Israël dit vouloir libérer les otages, chasser le Hamas de Gaza et prendre le contrôle du territoire. Le Hamas réclame le retrait israélien de Gaza, l'entrée d'importantes aides et l'arrêt définitif de la guerre. L'attaque du 7-Octobre a entraîné, côté israélien, la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée. En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une campagne militaire qui a coûté la vie à près de 60 000 personnes au moins, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Le contraire de l'aide humanitaire
Le contraire de l'aide humanitaire

La Presse

time11-07-2025

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Le contraire de l'aide humanitaire

Une femme pleure la mort de son fils, tué alors qu'il se rendait à un centre de distribution d'aide humanitaire, début juillet. Que préféreriez-vous ? Mourir de faim à petit feu ou mettre votre vie ou celle de vos proches en danger pour mettre la main sur une boîte de denrées alimentaires qui suffira à peine quelques jours ? Depuis la fin mai, c'est la question impossible à laquelle doivent répondre près de 2 millions de Gazaouis. Depuis que la distribution d'aide a été confiée à une organisation bien mal nommée soutenue par Israël et les États-Unis, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Nicole Lessard, une infirmière canadienne qui œuvre actuellement à Gaza pour Médecins sans frontières, m'a expliqué mercredi comment fonctionnent les séances quotidiennes de distribution, réparties entre quatre sites placés sous la supervision de l'armée israélienne. PHOTO FOURNIE PAR NICOLE LESSARD L'infirmière canadienne Nicole Lessard est à Gaza, où elle œuvre auprès de Médecins sans frontières, depuis deux mois. Ces sites, de la taille d'un terrain de football américain, ont une seule entrée et une seule sortie, décrit-elle. Les travailleurs de la Fondation – des Américains et des Palestiniens, selon le journal Haaretz – déposent les boîtes de vivres dans le périmètre avant de se retirer. « Puis, la porte est ouverte. Des milliers de Palestiniens affamés rentrent d'un coup et les gens se battent jusqu'à ce que ce soit fini. Ça dure parfois 10 à 15 minutes et c'est l'enfer », note Mme Lessard, qui, malgré son expérience des missions humanitaires en zone de guerre, n'a jamais rien vu de tel. PHOTO EYAD BABA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens massés à un point de distribution d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza, près du camp de réfugiés de Nousseirat, le 25 juin dernier Le journaliste palestinien Anas Baba, correspondant de la National Public Radio (NPR) américaine, a décrit essentiellement le même cauchemar éveillé dans un article choc publié dimanche dernier, après avoir lui-même participé à une distribution1. « Des milliers de personnes – un véritable mixeur humain – tournoyaient autour des boîtes de nourriture, se battant pour s'emparer d'un maximum de nourriture. Une femme d'une quarantaine d'années, en sueur et le visage en colère, tenait un couteau dans chaque main, son jeune fils à ses côtés. Elle hurlait : 'Ne touchez ni à mon fils ni à la nourriture.' L'ordre public avait disparu. C'était la loi de la jungle », écrit le reporter. Et l'inhumanité de ces distributions insuffisantes n'est qu'un pan de l'horreur. Fréquemment, l'armée israélienne tire sur ceux qui participent à ce stampede humain ou tentent d'y accéder, de l'aveu même de plusieurs soldats qui se sont confiés au Haaretz dans le cadre d'une grande enquête publiée à la fin juin. On ouvre le feu tôt le matin si quelqu'un essaie de se mettre en ligne à quelques centaines de mètres et parfois, nous les chargeons à bout portant. Mais il n'y a aucun danger pour les forces. Je n'ai pas eu connaissance d'un seul cas de riposte. Il n'y a ni ennemi ni arme2. Un soldat israélien s'étant confié au Haaretz En un mois, le ministère de la Santé de Gaza, lié au Hamas, a répertorié près de 500 morts et 4000 blessés, des chiffres corroborés par les ONG sur le terrain et qui ont continué de grimper depuis, note Nicole Lessard. « On a déjà eu 200 patients qui se sont présentés à une clinique en une seule journée », raconte-t-elle, notant que plusieurs personnes présentaient des plaies par balle à l'abdomen, au thorax ou à la tête. PHOTO EYAD BABA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Un homme portant un colis d'aide humanitaire de la GHF, le 25 juin dernier Et ça, ce sont ceux qui ont été évacués ou ont réussi à sortir des centres de distribution et des zones tampons les entourant, qui demeurent hors d'atteinte pour les ambulances de l'enclave palestinienne. « Il y a des membres de mon équipe qui ont perdu des proches. Les hommes les plus jeunes et les plus forts sont souvent envoyés sur place. Certains ne sont jamais revenus », note l'infirmière urgentiste qui a travaillé plus de sept ans au Centre hospitalier de l'Université McGill (CUSM). Elle y voit une forme de « nettoyage ethnique ». Si elle témoigne aujourd'hui, c'est qu'elle veut que ça cesse. Et elle n'est pas la seule. Plus de 170 organisations, dont Médecins sans frontières, Save the Children, Amnistie internationale et le Conseil norvégien pour les réfugiés, ont signé une lettre commune pour dénoncer les pratiques de la Fondation humanitaire de Gaza. « Ce dispositif de distribution est un massacre déguisé en assistance et doit être démantelé », a écrit Médecins sans frontières il y a deux semaines. En plus de demander la fin du siège israélien et la libre circulation des denrées essentielles, les organisations exigent que la distribution de l'aide soit confiée à nouveau aux agences des Nations unies et aux organisations humanitaires neutres, qui opéraient dans plus de 400 lieux de distribution avant l'imposition d'un siège complet par l'armée israélienne au début mars dans le but avoué d'éradiquer le Hamas à la suite des attentats du 7 octobre 2023 en Israël. C'est aussi ce que le droit humanitaire dicte. « Par définition, l'aide humanitaire ne peut pas venir des belligérants. Et elle doit bénéficier à toutes les parties au conflit sans discrimination », note à ce sujet François Audet, qui est directeur de l'Observatoire canadien sur les crises et l'action humanitaires à l'Université du Québec à Montréal. PHOTO HATEM KHALED, ARCHIVES REUTERS Des Palestiniens endeuillés prient, le 4 juillet dernier, lors des funérailles de personnes tuées dans des attaques israéliennes nocturnes alors qu'elles cherchaient de l'aide humanitaire, à Khan Younès. Les organisations humanitaires ne sont pas les seules à sonner l'alarme. Mardi, CNN a dévoilé qu'un rapport écrit par un responsable de l'agence américaine USAID le mois dernier déconseillait au gouvernement américain de soutenir la Fondation humanitaire pour Gaza. « Je ne suis pas d'accord avec l'idée de poursuivre le projet avec GHF, compte tenu des risques opérationnels et de réputation, ainsi que du manque de surveillance », a écrit l'expert. En vain. Le lendemain, le gouvernement Trump confirmait un financement de 30 millions pour GHF. Depuis, la Maison-Blanche et le gouvernement israélien balaient du revers de la main toutes les critiques et se félicitent de garder le Hamas loin de l'aide humanitaire. GHF se donne aussi des tapes dans le dos. Malgré les rapports accablants qui viennent du terrain et l'évidente monstruosité de cette fausse opération d'aide alimentaire. PHOTO EYAD BABA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Des jeunes Palestiniens se recueillent près du corps d'un proche tué par des tirs israéliens à un centre de distribution de la GHF sur la route Salah al-Din. C'est aussi indécent que les propos du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, qui a demandé cette semaine à l'armée israélienne d'établir un camp sur les ruines de Rafah dans le but d'y interner toute la population gazaouie avant de mettre en place un projet « d'émigration » de cette même population. Les experts de droit international y voient l'esquisse de crimes contre l'humanité. M. Katz, lui, ose parler d'une « ville humanitaire ». 1. Lisez l'article d'Anas Baba sur le site de la NPR (en anglais) 2. Lisez l'enquête du Haaretz sur le GHF et le rôle de l'armée israélienne (en anglais)

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